http://www.leparisien.fr/crise-tunisie/chronologie-les-30-jours-qui-ont-fait-basculer-la-tunisie-14-01-2011-1227217.php
Le geste de désespoir d'un vendeur ambulant, un pays qui s'enflamme en quelques jours, et, un mois plus tard, un président contraint de quitter le pouvoir. Depuis le 17 décembre, la Tunisie est secouée par une crise sociale sans précédent qui a fait plusieurs dizaines de victimes et abouti au départ du président Ben Ali. En voici les principales dates.
17 décembre. Un jeune vendeur ambulant qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police s'immole à Sidi Bouzid (Centre-ouest).
19 et le 20 décembre. Début du mouvement social contre le chômage et la vie chère à Sidi Bouzid (centre-ouest) en réaction à cette immolation. Violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes manifestants. Début d'une vague d'arrestations.
24 décembre. La police tire sur des manifestants à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid) : deux morts.
27 décembre. Le mécontentement contre le chômage des jeunes s'amplifie
28 décembre. Le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une «instrumentalisation politique».
29 décembre. Le ministre de la Communication debarqué
30 décembre. Le gouverneur de la région de Sidi Bouzid est limogé
JANVIER 2011
5 janvier. L'homme qui s'était immolé à Sidi Bouzid décède à l'hôpital
3 - 7 janvier. Violences à Saïda et manifestations à Thala (centre-ouest) marquées par des saccages et l'incendie de bâtiments officiels.
8 -10 janvier. Emeutes sanglantes à Kasserine (centre-ouest), à Thala ainsi qu'à Regueb (près de Sidi Bouzid): 21 morts selon les autorités, plus de 50 selon une source syndicale. Affrontements à Kairouan (centre).
10 janvier. Le président Ben Ali dénonce des «actes terroristes» perpétrés par des «voyous cagoulés» et promet la création de 300.000 emplois supplémentaires d'ici 2012.
11 janvier. Premiers affrontements à Tunis et sa banlieue, poursuite des violences à Kasserine. Fermeture des écoles et des universités.
12 janvier. Le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l'Intérieur, la libération des personnes arrêtées, sauf celles «impliquées dans des actes de vandalisme», et une enquête sur la corruption.
Plusieurs morts dans des manifestations à travers le pays, notamment un franco-tunisien à Douz (sud).
L'armée se déploie dans Tunis et dans la banlieue populaire de Ettadhamen.
Arrestation du chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit).
L'ONU appelle Tunis à mener des enquêtes «indépendantes crédibles» sur les violences.
Couvre-feu nocturne à Tunis et sa banlieue où des affrontements font huit morts (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, FIDH). Les manifestants ciblent les symboles du pouvoir et de l'argent.
13 janvier. Retrait de l'armée à Tunis qui reste quadrillée par les forces spéciales. Un manifestant est tué par balles.
La France se dit inquiète de «l'utilisation disproportionnée de la violence».
Destructions et pillages dans la station touristique de Hammamet (60 km au sud de Tunis).
Dans un discours à la nation, Ben Ali s'engage à quitter le pouvoir en 2014 et ordonne la fin des tirs contre les manifestants. Il promet la «liberté totale» d'information et d'accès à internet et annonce une baisse des prix.
Treize morts à Tunis (sources médicales), deux à Kairouan pendant l'intervention télévisée.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) appelle au renversement du régime (Service américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
14 janvier. Des milliers de manifestants, aux cris de «Ben Ali dehors», se rassemblent à Tunis et en province, notamment à Sidi Bouzid.
La France encourage le président Ben Ali à «poursuivre» dans la voie de «l'ouverture politique».
En milieu d'après-midi, Ben Ali annonce le limogeage de son gouvernement et la tenue d'élections législatives anticipées. D'un coup, les événements s'accélèrent : l'état d'urgence est déclaré quelques heures avant que le président Ben Ali ne quitte le pays.
Dans la nuit, Ben Ali se réfugie en Arabie saoudite.
15 janvier. Le Conseil constitutionnel tunisien proclame coup sur coup «la vacance définitive du pouvoir» à la tête de l'Etat et la nomination du président du Parlement, Fouad Mebazaa, au poste de président de la République par intérim. Il a pour mission d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours.
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