Déclare ne pas vouloir accéder à un poste au pouvoir et plaide pour "la liberté de toutes les tunisiennes"
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Le chef du mouvement islamiste tunisien "Ennahdha" Rached Ghannouchi a regagné dimanche la Tunisie après plus de 20 ans d'exil. Plusieurs milliers de personnes étaient venues l'accueillir à son arrivée à l'aéroport de Tunis-Carthage.
Agé de 69 ans, Cheikh Rached, comme l'appellent ses proches, arrivait de Londres où il résidait en tant que réfugié politique. Environ 70 de ses compagnons ont fait le voyage avec lui.
Le chef d'Ennahdha avait quitté le pays en 1987 dès l'accession au pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali. Ce dernier a fui la Tunisie le 14 janvier dernier et se trouve désormais en Arabie Saoudite.Rached Ghannouchi avait été condamné en 1991 par contumace à la prison à perpétuité, tout comme la plupart des dirigeants du mouvement, pour avoir tenté, selon les autorités, de prendre le pouvoir par la force, une accusation réfutée par les islamistes.
La foule de ses partisans venue l'accueillir à l'aéroport de Tunis-Carthage emplissait tous les espaces, du rez-de-chaussée au premier étage et jusqu'à l'extérieur.
"Nous sommes tous avec toi Cheikh Rached pour l'avenir de la Tunisie", lisait-on sur une pancarte que tenait une femme voilée, tandis qu'une autre brandie par une jeune fille voilée également proclamait: "Pas lieu d'avoir peur de l'islam", au milieu de chants religieux.
Dès son apparition dans le hall des arrivées, ses partisans ont entonné en choeur "Allahou Akbar" (Dieu est grand), alors que femmes poussaient des you-you.
Les cordons du service d'ordre mis en place par les partisans du mouvement Ennahdha ont été débordés et avaient du mal à maîtriser la situation "par crainte pour la sécurité de leur leader", a lâché l'un d'eux.
A la sortie de l'aéroport, le Cheikh, après s'être adressé brièvement à la foule, est monté à bord d'une voiture escortée par de nombreux véhicules.
A la veille de son retour, cet opposant notoire du président déchu Ben Ali avait assuré qu'il n'envisageait pas de se porter candidat à une élection présidentielle ou parlementaire et qu'il n'aspirait à aucun poste.
"Tout ce que je veux, c'est respirer l'air de mon pays dont j'ai été privé durant plus de 20 ans, prier à la prestigieuse mosquée Zitouna (de Tunis) et saluer le sol de ma partie du nord au sud, bref d'être un citoyen ordinaire", avait-il expliqué.
Comme pour rassurer les femmes qui jouissent en Tunisie de droits uniques dans le monde arabo-musulman, il a plaidé pour "la liberté pour toutes les Tunisiennes à l'enseignement, au travail et à la participation à l'édification du pays qu'elles soient voilées ou pas". AP